blueEnergy works to create a more equitable, sustainable world

5/09/2011

Evolutions dans notre modèle d’impact 2/4


(traducion Hervé Chavagnon) blueEnergy est international par nature. Depuis le début, notre action a reposé sur des personnes de tous les coins  du monde pour venir travailler à un objectif commun de fournir l’accès à des services basiques comme l’énergie pour des communautés marginalisées. En ce sens, blueEnergy a servi de canalisateur pour apporter les compétences et le temps d’internationaux là où ils étaient nécessaires, en vue de la taille des terribles défis de ces communautés isolées.

Avec le temps nous avons commencé à nous rendre compte qu’au-delà de la “belle” expérience en elle-même, les volontaires internationaux qui venaient travailler avec blueEnergy sortaient transformés par leur expérience sur le terrain.  Passer du temps dans la vie des autres et se mettre à leur place pour les comprendre leur ouvre une nouvelle perspective et développe leur empathie envers les autres.  Par ailleurs, vivre au plus près des ressources qu’ils consomment, comme par exemple l’eau, l’énergie et les aliments, les a rendus plus attentifs à leur consommation.
Et alors que nous regardions grandir notre réseau d’anciens volontaires internationaux étant passés un jour par blueEnergy, nous avons constaté que certains commençaient à présent à entrer dans des programmes de Master prestigieux, à assumer des postes au sein d’entreprises leaders en énergies renouvelables ou dans de grandes agences de développement internationales, et lançaient même leur propre organisation à but non lucratif pour le secteur social. Ils allaient de l’avant après être passés par blueEnergy et évoluaient jusqu’à occuper des postes importants. A tel point qu’avec leur nouvelle philosophie personnelle et travail en harmonie avec la mission de blueEnergy, leur impact comme ancien volontaire ouvrait une nouvelle dimension dans l’impact de blueEnergy. Et nous avons alors réalisé que nous participions à la construction du mouvement, un aspect fondamental dans n’importe quelle stratégie visant à s’attaquer à l’échelle des défis.
Nous avons également observé que cet effet ne se limitait pas à nos volontaires et au personnel international, mais qu’il s’étendait aussi au personnel national (Nicaraguayen). Les internationaux et nationaux travaillent ensemble au sein d’une même équipe afin de subvenir aux besoins essentiels de communautés marginalisées, et pour cette raison l’apprentissage et le développement de l’empathie vers les autres se fait dans les deux sens. En même temps que les internationaux vivent une expérience qui va les transformer, le personnel national apprend à maîtriser de nouvelles technologies de la communication, et développe ses compétences dans la gestion de sujets complexes tout en  augmentant sa compréhension des enjeux globaux.
Le modèle de développement intégral qu’emploie blueEnergy sur le terrain est orienté de  façon à générer des opportunités de développement économique dans des communautés très marginalisées, qui soient en harmonie avec leur culture et l’environnement. C’est un engagement sur le long terme qui cherche à créer une stabilité dans la société par la réduction du fossé existant entre pauvreté et opportunités.  Nous promouvons le développement de ces opportunités d’une manière qui soit durable du point de vue de l’environnement, avec l’utilisation d’énergies renouvelables. De cette façon, le jour où ces communautés réussiront à augmenter leur niveau de richesse matérielle, elles le feront d’une manière qui nuise moins à la planète que le modèle actuel utilisé dans l’hémisphère Nord.
En fait, la réalité c’est que ce sont les personnes riches du nord qui ont le plus grand impact négatif sur l’environnement. La Terre n’est pas en danger à cause des pauvres et au rejet de dioxyde de carbone de leurs vieilles voitures.  Ce type de pollution dans le Sud est insignifiant en comparaison avec la consommation des ressources par habitant des pays riches du Nord et ses effets sur l’environnement.
Afin d’arriver à un développement qui soit véritablement durable d’une perspective humaine et aussi écologique, nous devons donc construire une équité pour les pauvres, mais nous devons aussi construire une nouvelle culture de la richesse qui soit durable pour la planète. Nous devons créer un système de valeurs alternatives qui redéfinisse ce que signifie la richesse, pour  que quand les pauvres d’aujourd’hui parviennent à construire suffisamment d’équité et puissent accéder à un niveau de richesse plus élevé, la planète puisse l’absorber.
Et pour cette raison, faire évoluer les mentalités dans le nord est la façon la plus efficace d’atteindre un changement au niveau écologique notable sur le court et le moyen terme. Mais cette évolution requiert une énorme augmentation de l’empathie et des changements radicaux dans nos modèles de croissance, et ceux qui sont passés par blueEnergy sont en bonne position pour jouer un rôle de leadership dans ce sens.
Un défi important pour le développement soit durable est que nous les humains avons besoin de croissance pour prospérer. Notre idée du bonheur est étroitement liée à la perception d’un changement dans une direction que nous jugions positive, et qui se trouve bien au-delà de notre situation actuelle.  Car la satisfaction du progrès d’hier aujourd’hui déjà s’évanouit.  Cela est au cœur  de notre besoin permanent de croissance et le guide. Dans l’Ouest et dans le Nord,  le développement ou la croissance ont souvent été définis comme l’accroissement de la richesse matérielle. On appelle parfois cela le développement extérieur. Dans certaines traditions orientales, la croissance peut prendre la forme d’une croissance spirituelle et de la conscience. On appelle parfois cela le développement intérieur.
Quand on ne peut pas pourvoir à ses propres besoins basiques, la forme de croissance prioritaire est alors généralement de type matérielle – une meilleure alimentation, un meilleur logement, de meilleurs vêtements. Et même quand l’on peut subvenir à ces besoins basiques, il persiste encore un désir d’accumulation de richesse matérielle, pour une meilleure santé, une meilleure éducation, etc. Mais il arrive un moment où l’accumulation de choses ne procure plus qu’un sentiment de bonheur éphémère qui perd de son sens. Une fois dépassé ce “point d’inflexion dans la richesse matérielle”, le désir de développement intérieur commence alors à prédominer naturellement.
Alors que la pression de l’Humanité pousse la planète à ses limites et que nous continuons d’accroitre notre population, nous nous retrouvons forcés à interagir plus et dans des situations plus complexes. Promouvoir l’entente et la compréhension entre des personnes provenant de mondes et de cultures très différentes afin de créer un développement pour tous sans détruire la biosphère ni inciter de conflits armés pour les ressources naturelles est le nouveau défi à tenir. Et pour y parvenir, nous devons déplacer le “point d’inflexion de la richesse matérielle” vers un autre qui puisse assurer un développement durable, tout en préservant un haut niveau de qualité de vie.
C’est un défi global qui requiert un nouvel ensemble de compétences chez les responsables internationaux – des compétences basées sur l’empathie, la conscience des ressources et de leur consommation, ainsi qu’une nouvelle vision de la richesse dans laquelle le développement intérieur ait une place bien plus importante que dans le modèle actuel.
Donc plus qu’un canalisateur pour apporter des compétences d’internationaux dans des communautés isolées, blueEnergy agît comme un pont à double sens,  où des acteurs internationaux mettent leurs compétences au service de communautés isolées et en reviennent transformés, et où les acteurs nationaux aident à élargir la perspective des acteurs internationaux, et en échange développent leur propre capacité à comprendre et participer aux sujets transversaux et globaux qui les touchent.  En ce sens, l’un des domaines d’impact les plus significatifs de blueEnergy est dans le développement d’un nouveau leadership au niveau international pour le monde de demain.
Comme note personnelle, je souhaite dire que je ne me situe moi-même pas en dehors du “Nord riche”. Je fais partie de ce groupe de personnes qui doivent changer leurs habitudes de consommation, qui doivent évoluer vers une culture de vie plus en phase avec l’environnement. J’y pense chaque jour et je travaille de mon mieux dans cette direction, cherchant de nouvelles manières de réduire mon impact sur la planète sans pour autant abandonner ma qualité de vie ni “l’habilité à contribuer de manières qui aient du sens”. Parfois c’est facile. Mais parfois ça ne l’est pas et cela requiert un changement dans le système de valeurs. Mais avancer sur ce chemin, c’est ce que cela signifie que d’être un membre de l’équipe de blueEnergy.
Cet article a été écrit avec une contribution significative de Guillaume Craig.

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